Île de Rhodes

Rhodes est la plus grande des îles du Dodécanèse, avec une superficie de 1.438 km² et une population d’environ 120.000 personnes. L’île est principalement montagneuse et sa montagne la plus élevée est le Mont Ataviros qui atteint 1.215 m d’altitude. Rhodes n’est pas unedestination de vacances ordinaire, mais un lieu cosmopolite de réputation internationale. Il s’agit en fait d’une île relativement petite qui offre d’innombrables beautés naturelles et est avec raison considérée comme un véritable paradis touristique. Car ici l’été est en général bien plus long que dans la plupart des autres pays européens. Rhodes profite de plus de 300 jours de soleil par an.

Les plus importantes périodes dans l’histoire de l’île sont les suivantes :
Du 8e s. av. J.-C. à 515 apr. J.-C. : Périodes grecque antique et gréco-romaine
515 – 1309 : Période byzantine
1309 – 1522 : Rhodes est gouvernée par les Chevaliers de l’Ordre de St-Jean
1522 – 1912 : Occupation turque
1912 – 1945 : Occupation italienne
7 mars 1947 : Incorporation des îles du Dodécanèse à la Grèce

De nos jours, Rhodes est un amalgame d’aspects médiévaux et modernes qui impressionne et fascine les visiteurs. Sa partie médiévale fortifiée s’élève derrière d’imposants remparts et se combine harmonieusement à l’élégante atmosphère cosmopolite d’une station balnéaire aux
luxurieux hôtels et aux larges avenues garnies de rangées d’arbres et de beaux magasins. Aujourd’hui, Rhodes attire davantage de touristes que la plupart des autres îles grecques et se situe à un croisement de routes pour les voyageurs du monde entier qui viennent jouir de sa beauté naturelle et des vestiges de son histoire qui imprègnent l’atmosphère et semblent émaner de sa terre.

Maro Vambounaki a écrit : “Je parle de Rhodes comme si elle était une personne vivante car elle est une personne vivante : une personne que tu peux regarder et dont le regard te suit partout, comme ceux de ces étonnantes icônes. Tu peux lui parler et elle te caressera de ses brises venant du Monte Smith, elle te racontera des légendes et t’hypnotisera avec ses couchers de soleil resplendissants et les reflets pourpres qui émanent de l’Asie au loin. Elle est une personne antique et une personne jeune ; ici, à ce croisement des routes de la Méditerranée, la notion du temps devient confuse, les diverses époques perdent leur chemin et échangent des masques dans un bal de danses tyrannique et en même temps attirant et coquet.”

Au nord de l’île de Rhodes

Rhodes-Ville
L’histoire de la ville de Rhodes commence en 408 avant J.-C., il y a environ 2.400 ans. Les trois cités-états de l’île, Kamiros, Lindos et Ialyssos, s’unirent et concentrèrent leur puissance dans la création d’une nouvelle ville, d’une nouvelle cité-état, qui fut construite à la pointe nord de l’île. La fondation de Rhodes–Ville fut une étape importante dans l’histoire de l’île. En l’espace de quelques décennies, Rhodes devint une des plus belles, des plus riches et des plus puissantes cités de l’histoire grâce à sa stratégique situation géographique et sa flotte navale.

La nouvelle ville
En arrivant dans le port de Mandraki (port pour yachts et petits bateaux), le plus pittoresque des trois ports de la ville, les visiteurs sont accueillis par deux statues de chevreuils en bronze qui se dressent sur deux colonnes. Elles ont été érigées à l’endroit où devait autrefois se tenir le fameux Colosse et sont devenues l’emblème moderne de Rhodes. Tout près, sur la jetée, se trouve le phare du fort Saint-Nicolas et les trois vieux moulins à vent. De nombreux bâtiments monumentaux entourent le port de Mandraki et ajoutent à la majesté de son environnement. Entre autres, on y trouvera le Nouveau Marché (Nea Agora), un édifice polygonal avec cour intérieure, le palais de l’Archevêque, l’église Evangelismos (Annonciation), le bureau de poste central, la mairie, le théâtre et le palais du gouverneur (bâtiment de l’époque italienne utilisé maintenant en tant que Préfecture). Tous ces impressionnants édifices se dressent le long du port. À côté du théâtre se tient la mosquée de Murad Reis avec son élégant minaret. À la pointe nord de la ville se situe l’Institut de Biologie Marine (qui est aussi l’aquarium).

La vieille ville
Les Chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean s’établirent à Rhodes en 1309. L’Ordre des Chevaliers avait été fondé au 11e s. après J.-C. à Jérusalem et n’avait au début que des fins religieuses, mais au fil des croisades il acquit aussi un caractère militaire.

Le point culminant d’un tour de ville sera sans aucun doute une visite de la vieille ville de Rhodes, une vraie cité médiévale construite par les Chevaliers. Il s’agit d’une ville entourée de remparts d’environ 4 km de long, qui est toujours habitée de nos jours, et de l’une des seules cités anciennes bien conservées qui ont survécu. Elle est un labyrinthe de ruelles pavées aux arcs médiévaux et criblées de magasins qui vendent des objets d’art populaire. Les remparts sont de toute évidence d’exceptionnels exemples de fortification de l’époque médiévale. Le grand nombre des curiosités de la vieille ville inclue le Palais des Grands-Maîtres, la fameuse Rue des Chevaliers, le Musée Archéologique (qui est hébergé dans le bâtiment médiéval de l’Hôpital des Chevaliers), la Galerie d’Art, les églises byzantines et les minarets.

La ville antique
Le Monte Smith est le point le plus élevé de la ville. La colline reçut son nom de l’amiral anglais Sir Sidney Smith, qui utilisait la colline en tant que poste d’observation pendant la guerre contre les Turcs. Elle offre une vue splendide sur la mer et la côte turque située en face. Sur la colline se trouve aussi l’antique acropole de Rhodes qui inclue le Stade du 2e s. av. J.-C., le petit théâtre situé juste à côté et le Temple d’Apollon Pythia sur le niveau le plus élevé. Les Italiens (qui occupèrent Rhodes au 20e s.) réussirent à reconstruire une partie du temple en ramassant les vestiges disséminés sur tout le site.

Le Colosse de Rhodes
Le nom du Colosse est connu du monde entier. Son histoire commence durant le siège de Demetrius Poliorketes, successeur d’Alexandre le Grand, en 305 avant J.-C. Avec l’argent gagné de la vente des machines de guerre utilisées par Demetrius pendant ce siège et abandonnées par lui lors de son retrait, les Rhodiens décidèrent d’exprimer leur fierté d’avoir vaincu en construisant une statue triomphale qui devait représenter Hélios, leur dieu favori. La tâche fut assignée au sculpteur Charis de Lindos, un élève de Lysippos lui-même, et terminée douze ans (de 304 à 292 av. J.-C.) plus tard.

Le Colosse était considéré comme l’une des Sept Merveilles du monde antique et était un chef-d’œuvre d’art et d’ingénierie, mais nous manquons d’informations fiables concernant son apparence et son emplacement exacts. Une inscription qui fut trouvée près du Palais des Grands-Maîtres laisse estimer sa hauteur à environ 31 mètres. La plupart des gens ont dans leur tête une image de son apparence influencée par les lignes écrites en 1826 par le voyageur français Rottiers et portrayant le Colosse (portrait tiré de son imagination).
On dit que Charis moula certains membres de la statue à l’endroit même de sa construction, un par un, en utilisant d’énormes monceaux de terre et en travaillant par niveaux, un peu comme s’il construisait une maison.

Le vieux mythe, sur lequel Rottiers basait ses lignes et ses dessins et qui racontait que la statue se tenait les jambes écartées à l’entrée du port et que les bateaux arrivant passaient en-dessous d’elle, doit malheureusement être abandonné. Aujourd’hui, il est certain que le Colosse se trouvait sur terre ferme (la façon dont il était construit le suggère) et l’on pense que l’endroit le plus plausible pour son emplacement est la cour du Temple d’Hélios, qui se situait près de l’actuel Palais des Grands-Maîtres.

Toujours est-il que la statue ne resta une merveille que pendant 66 ans car en 226 av. J.-C. un violent tremblement de terre lui brisa les genoux et la fit s’écraser.

Les Rhodiens, craignant une malédiction, ne la reconstruisirent pas et n’osèrent pas la déplacer. Elle resta pendant de longs siècles à l’endroit où elle était tombée. Finalement, en 653 av. J.-C., des pirates arabes, qui ravageaient la région sous les ordres de Moabiah, transportèrent les morceaux de bronze jusqu’au continent en face et les vendirent à un marchand juif. On raconte que 900 chameaux durent être utilisés pour son transport. L’histoire du Colosse était si intimement liée au nom de Rhodes que, durant les siècles qui suivirent, les Grecs de même que les Européens se référaient aux habitants de Rhodes en utilisant l’appellation “Colosséens”.

Côte Ouest de Rhodes

Filerimos
Filerimos se situe sur une colline (267 m de hauteur) recouverte d’une dense forêt de pins, près du village Trianta sur la côte ouest, et était dans l’Antiquité l’acropole de la cité d’Ialyssos. La situation précise d’Ialyssos elle-même aux époques archaïque et classique n’est pas connue. Toutefois, la “cité” consistait probablement en plusieurs hameaux qui se partageaient une organisation et une acropole communes sur la colline. Ialyssos était l’une des trois fameuses cités antiques de l’île qui créèrent la ville de Rhodes en 408 avant J.-C. Des vestiges d’occupation qui remontent à la fin du 3e millénaire av. J.-C. furent trouvés dans les environs et il existe aussi des restes de peuplement et de cimetières datant de l’époque mycénienne et minoenne.
La vue qui s’offre de Filerimos est éblouissante. La colline reçut son nom d’un moine qui était venu de Jérusalem au 13e s. et avait rapporté une icône de la Vierge peinte par l’apôtre Luc. La petite église qu’il construisit plus tard devint par la suite une basilique et au 14e s. les Chevaliers de Saint-Jean fondèrent un grand monastère à clocher qui peut toujours être visité aujourd’hui. On trouve aussi sur la colline des vestiges d’un temple grec et de la première basilique chrétienne.
Au 20e s., pendant l’occupation italienne, le monastère et l’église furent rénovés et en partie reconstruits. On y ajouta un superbe “Chemin de Croix” qui mène à l’autre bout de la colline où se tient une grand croix qui surplombe la côte.

La Vallée des Papillons
Dans la calme, verte et humide vallée des papillons la vie suit son propre rythme. En arrivant, le visiteur a tout d’abord l’impression qu’il ne s’y passe rien d’extraordinaire. Mais en réalité il y a quelque chose qui devrait attirer son attention : notamment le voile beige-brun immobile qui recouvre les rochers et les troncs d’arbre. Le nom de “Petaloudes” signifie “papillons”. Il s’agit d’une des curiosités les plus connues de l‘île. L’étroite vallée, qui a une longueur d’environ 1 km, est traversée par un ruisseau et recouverte d’arbres et de plantes forestières. Elle accueille des nuées de papillons d’une sorte particulière qui peuvent être admirés de mi-juin à mi-septembre. Ces papillons de l’espèce Panaxia Quadripunctaria sont en fait des papillons de nuit. C’est pourquoi ils doivent se reposer en journée pour récupérer de leurs activités nocturnes. Ils se développent dans des biotopes éloignés de cette vallée et choisissent cet endroit ombragé pour leur période d’accouplement à cause de son humidité et de sa végétation. Mais ils sont ainsi obligés de migrer deux fois par an et d’entreprendre de longs vols fatigants qui leur coûtent beaucoup d’énergie.

Profitez pendant votre visite dans ce musée naturel de la vallée des papillons de l’exceptionnelle beauté de cet endroit et découvrez le mystère de ces papillons de nuit ! Mais il est aussi du devoir des visiteurs de respecter ces vulnérables créatures car ces dernières années leur nombre a baissé de façon alarmante. Veuillez éviter de faire du bruit pour réveiller les papillons, afin de les voir voler. Avec votre aide et votre sensibilité les “Petaloudes” de Rhodes pourront survivre de nombreuses années encore.

Kamiros
À 30 km à l’ouest de Rhodes se situe l’antique Kamiros, une des trois puissantes cités de l’île dans l’Antiquité. Elle fut construite aux environs du 7e s. avant J.-C.Elle fut redécouverte en 1929 et souvent appelée le Pompéi grec. Aujourd’hui, après près de 3.000 ans, on peut toujours y voir les vestiges d’une civilisation riche et très avancée pour son époque. Elle fut construite d’après le système d’Hippodamos sur trois niveaux, qui incluent l’acropole sur la colline, les habitations sur un second niveau et, un peu plus bas, le temple hellénistique, la fontaine dorique, le marché et la place. Ce remarquable système des temps hellénistiques comportait des puits, des réservoirs souterrains et des tuyaux d’irrigation faits d’argile.

Côte Est de Rhodes

Lindos
D’après Homère dans l'”Iliade”, Lindos fut fondée par les Doriens à peu près en même temps que Kamiros et Ialyssos, probablement au 12 s. av. J.-C. L’île de Rhodes envoya neuf navires à la Guerre de Troie et ils provenaient vraisemblablement tous de Lindos. Ceci semble témoigner du fait que Lindos était à l’époque la plus puissante des trois cités rhodiennes. Déjà au 7e s. av. J.-C. il existe des écrits qui rapportent l’existence de colonies lindiennes et indiquent que la flotte de Lindos s’était accaparé la plus grande partie du commerce et de la navigation dans la Méditerranée. Les habitants de Lindos étaient les premiers à instaurer une loi maritime, qui fut connue plus tard sous le nome de “loi rhodienne”. Elle servait de base au code romain de la navigation et est encore aujourd’hui la fondation du droit maritime.

La puissance de la ville atteint son apogée au 6e s. av. J.-C., principalement sous le règne de Kleovoulos qui dura plus de 40 ans. Kleovoulos était considéré comme un des Sept Sages de l’Antiquité et était le premier à avoir l’idée que les travaux publics pouvaient être financés en collectant des fonds des citoyens.

L’acropole et tout le domaine qui l’entoure furent déterrés lors de fouilles qui eurent lieu entre 1902 et 1912. L’acropole se situe sur un rocher presque triangulaire qui a 116 m de hauteur. Il est plus large et plus bas dans sa partie nord et atteint sa hauteur dans sa partie sud par l’intermédiaire de quatre niveaux.
Sur le point le plus haut, le quatrième niveau, se tient le temple rénové d’Athéna Lindia. Les habitants de Lindos étaient très fiers du fait que la déesse Athéna était vénérée à Lindos bien avant qu’elle ne le soit à Athènes. C’est pourquoi ils l’appelèrent “Athéna Lindia”. C’est aussi sous cette appellation qu’on la retrouve dans les écrits anciens.
Pour atteindre l’acropole, le visiteur traverse le labyrinthe de petites ruelles pavées du village médiéval et grimpe ensuite toutes les larges marches jusqu‘à l’antique lieu de culte.
De nos jours, Lindos compte environ 1.000 habitants et est probablement le village le plus connu en Grèce, tout au moins chez les étrangers. Le village a été déclaré, de même que la vieille ville de Rhodes, site préservé et a ainsi pu sauvegarder la plus grande partie de son atmosphère traditionnelle. Lindos est la destination préférée pour des excursions sur l’île et accueille tous les jours des milliers de visiteurs étrangers et autochtones qui viennent ici pour admirer le village et l’acropole et profiter de la mer sur ses jolies plages.
Le village possède encore aujourd’hui de nombreuses maisons datant des 16e, 17e et 18e siècles qui sont connues sous le nom de maisons de capitaines. Leur architecture et leur décoration sont uniques en Grèce.

Epta Piges
Sur la route qui mène de Kolymbia à Archipolis se trouve un des endroits les plus romantiques de Rhodes : Epta Piges, ce qui signifie Sept Sources, est un exemple de l’unique beauté de l’intérieur de l’île. C’est un lieu frais et ombragé, entouré de forêts. La belle et verte vallée possède sept sources et des ruisseaux qui ne s’assèchent jamais, ni même en été. Ils forment un lac qui fut aménagé par les Italiens. Cette eau était utilisée pour irriguer la plaine de Kolymbia.
Vous y trouverez des canards et des paons, qui profitent de la nature et de la tranquillité, et une jolie taverne située à l’ombre des platanes et des pins qui propose des boissons rafraichissantes et de délicieux plats grecs. Vous ne devriez pas non plus manquer l’expérience d’un tour dans le tunnel obscur qui mène au petit lac et vous oblige à avancer avec de l’eau jusqu’aux chevilles. Mais ceci n’est guère conseillé pour les claustrophobes.

Kallithea
Si vous quittez Rhodes-Ville et conduisez sur la côte est en direction de la fameuse station balnéaire de Faliraki, vous trouverez sur votre gauche les bains thermaux et thérapeutiques de Kallithea, qui furent construits par les Italiens au début du 20e s. pour l’aristocratie italienne. Ils ne fonctionnent plus de nos jours car leurs sources sont taries, mais dans les années 20 et 30 leur eau était réputée pour avoir la capacité de soigner les maladies de l’estomac et des intestins.
Les bâtiments thermaux ont été récemment rénovés de très belle manière. Leur intéressante architecture, la jolie petite plage et les nombreux palmiers font de cet endroit un des plus magiques et des plus impressionnants de Rhodes.
Il vaut la peine de passer un peu de temps à Kallithea, afin de visiter les bâtiments et l’exposition d’anciennes photographies ou pour se baigner dans la baie ou encore pour prendre un verre sur la plage.

Au sud de l’île de Rhodes

Prassonissi
Prassonissi est le point le plus au sud de l’île, où se rejoignent la Méditerranée et la mer Égée. Il consiste en une bande de sable fin et une péninsule. On peut traverser la longue et large plage de sable, encadrée par la mer sur les deux côtés, à pied ou en jeep afin d’atteindre la presqu’île et le phare. Mais certains mois de l’année, la plage est complètement recouverte par la mer.

C’est un endroit très apprécié des planchistes (pour le wind surf et le kite surf). Une particularité fait de cette plage la plus impressionnante de l’île : elle présente sur la droite de grosses vagues et sur la gauche une mer très calme et plate! Vous y trouverez aussi des restaurants où vous pourrez déguster un bon repas grec.